Forte de plus de 350 associations affiliées, notre Fédération vous propose de découvrir ce mois-ci une nouvelle association de son réseau ! Entretien avec Wardine Ibouroi, directeur et cofondateur de Home Sweet Mômes, une association d’éducation populaire du 18earrondissement.
Comment est née Home Sweet Mômes ?
Wardine Ibouroi : L’association a été créée en 2013 par quatre personnes qui militaient et agissaient sur le quartier de la Goutte d’Or, dans le 18e arrondissement. L’objectif, dès le début, était de créer un lieu pratiquant l’accueil inconditionnel à hauteur d’enfant afin de concourir à l’épanouissement de ces derniers. Avec ce concept de Café des enfants, nous voulions aussi favoriser la rencontre entre les différentes populations du 18e.
Quelles sont les actions de l’association aujourd’hui ?
W. I. : Jusqu’à présent, nous avons essentiellement mené des actions en itinérance, faute d’un lieu permanent dans lequel fixer ce projet. Nous proposons donc des journées cafés des enfants un week-end sur deux dans des lieux culturels sur le territoire de la Goutte d’Or.
Nous avons également installé depuis 2019, une ludothèque à ciel ouvert, la « Ludomouv’ citoyenne », active du mercredi au samedi dans le quartier Poissonniers, dans le square Jane Vialle. Et parce que les questions d’espace public nous intéressent beaucoup, nous avons initié en 2018 toute
une saison culturelle de Rues Aux Enfants, que nous animons avec des artistes du printemps à l’automne.
Nous agissons aussi sur un volet jeunesse et sur les questions de parentalité avec le projet de « Pères à Pairs » qui un espace de discussion et d’échanges entre pères. Nous portons également depuis 2022, un autre projet sur la parentalité intitulé « Universitaire Populaire des Parents ».
Les actions sont variées, mais ont toutes pour fil conducteur l’enfance au sens large (de 0 à 18 ans) : on crée des outils qui favorisent leur épanouissement et leur parcours de citoyen·ne.
Peux-tu nous parler plus précisément de vos actions en direction des jeunes ?
W. I. : Absolument ! Je suis très fier des projets que nous menons avec les jeunes. Il y a d’abord notre projet majeur « Jeunesse d’Orée » qui porte l’ambition d’accompagner les jeunes vers une orientation scolaire choisie et dans la découverte de différents métiers grâce à des modèles locaux inspirants. Car on constate souvent que certains jeunes s’autocensurent, n’accèdent pas à la bonne information ne s’autorisent pas à aspirer à des parcours ambitieux ou créatifs, bref les parcours qu’ils souhaiteraient vraiment. Pour contrer ce biais, on favorise l’accès à des stages de qualité dans des secteurs qui les intéresse et on organise des rencontres entre jeunes et modèles inspirants. On valorise aussi le parcours de jeunes du 18e notamment à travers l’exposition photo, « Echo d’espoir », visible actuellement sur les grilles du square Louise Michel à Montmartre.
A la Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement, on croit beaucoup aux partenariats, aux alliances… Qu’en est-il du côté de Home Sweet Mômes ?
W. I. : Les partenariats sont essentiels pour nous ! On croit à l’intelligence collective, on travaille avec de nombreuses associations du 18e et de Paris.
On est aussi conscient·es à Home Sweet Mômes, que nous n’avons pas toutes les expertises pour aider les gens dans leurs différentes demandes. Si nécessaire, on réoriente les personnes vers d’autres structures qui seront plus à même de les accompagner sur un besoin bien précis comme la recherche de logement ou bien les questions d’accès au droit.
On travaille enfin avec une trentaine d’entreprises dans le cadre de la recherche de stages des 3e. Leur participation à notre projet est tout aussi précieux. On a enfin adhéré récemment à la Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement après de nombreuses années à graviter dans les mêmes réseaux !
Comment fonctionne l’association ?
W. I. : Pendant 5 ans, nous n’avions pas de salarié·e. Le premier poste a été créé en 2017 et aujourd’hui, nous fonctionnons avec 5 salariés pour 3 équivalents temps plein. Parallèlement, nous avons une équipe d’administration de 15 personnes très investies, ainsi qu’une quarantaine de bénévoles à l’année. 40% d’entre elles·eux sont des jeunes, des parents et bénéficiaires qui ont souhaité contribuer à leur tour. On est vraiment heureux·ses de ce constat.
Côté financements, nous sommes financés majoritairement par des partenaires publics : la Ville, l’Etat, la CAF, la mairie du 18e et nous avons un peu de financement privés. Les dons et les adhésions individuelles contribuent également à notre financement, dans une moindre mesure.
En quoi Home Sweet Mômes change le monde ?
W. I. : Dans le monde actuel, on a du mal à se parler. Et puis on traverse l’espace public sans forcément y trouver sa place,
et aussi sans y trouver de réels lieux de rencontres. Tout est pensé en termes de populations, de cibles marketing ; on vit aussi beaucoup dans l’espace privé. Avec Home Sweet Mômes, on a voulu créer des espaces où une vraie mixité était possible, ou chacun·e se sent légitime de venir, quel que soit son parcours, son âge, son origine. Grâce à nos actions, je crois que les personnes se rencontrent plus facilement, se connaissent et sont à même de s’entraider.
Quels sont les prochaines actualités de l’association ?
W. I. : Après plus de dix ans d’existence, il semble que nous soyons très proches de l’ouverture du tiers lieu dédié à l’enfance que nous avions imaginé au moment de la création de l’association ! Nous espérons ouvrir notre Café des enfants courant 2026 !
Nous célébrerons enfin le samedi 13 juin 2026 les 10 ans de notre projet qui favorise l’accès à la culture dès le plus jeune âge « Le P’tit Festival » qui se tient tous les ans au mois de juin. Au programme : du spectacle vivant pour les 0-3 ans dans plusieurs lieux du quartier Amiraux-Poissonniers ! Un accès à la culture de qualité et gratuit qui rassemble plus de 600 spectateur·trices tous les ans !
> En savoir plus sur Home Sweet Mômes : Home Sweet Mômes – Le Café des Enfants du 18e arrondissement





