Après le choc qu’a constitué le résultat des élections européennes du dimanche 9 juin, suivi par l’annonce stupéfiante de la dissolution et d’élections législatives anticipées, l’heure est au sursaut républicain.
Même si cela relève de l’évidence, il est plus que jamais nécessaire de rappeler que rien, dans les idées du Rassemblement National ou dans ce qui lui tient lieu de programme, n’est acceptable au regard de ce que nous sommes et de ce que nous portons au quotidien : ni son projet raciste de préférence nationale, ni la discrimination assumée des minorités de genre, ni sa vision autoritaire et ségrégationniste de l’École, ni son approche ultralibérale des questions économiques et sociales, ni sa volonté affichée de museler le corps social et la société civile, comme l’ont déjà fait ses alliés en Hongrie, en Pologne, en Italie ou ailleurs.
L’extrême-droite n’a pas changé et ne changera pas, et son accession au pouvoir, désormais envisagée, serait synonyme de plus d’exclusion, plus de discriminations, plus de précarité, pour les femmes, pour les réfugié·es, pour les racisé·es, pour toutes les minorités et pour les plus fragiles d’entre nous. Pour les services publics, pour les libertés publiques – de réunion, de manifestation, d’information, éducatives, associatives, syndicales, etc. – le 7 juillet prochain peut sonner le glas de décennies de conquêtes durement acquises.
Non partisane, la Ligue de l’enseignement n’a jamais été « apolitique ». A ce titre, quand tout ce pourquoi nous travaillons au quotidien est si immédiatement menacé, nous ne devons pas tergiverser : à Paris, dans l’esprit du « Front Populaire » impulsé dès le 9 juin au soir, nous appelons et travaillerons à la mobilisation de toutes celles et tous ceux qui sont déterminé·es à refuser le pire, à déjouer les pronostics des sondages, et à remettre la République sur les rails.
Le pire n’est jamais certain, et nous croyons profondément en la force du collectif rassemblé autour des principes de liberté, d’égalité et de fraternité.