Le samedi 18 octobre, Jonathan Garel, animateur technicien en savate boxe française au Centre Paris Anim’ Rébeval a été sacré champion du monde dans sa catégorie. Portrait d’un sportif et pédagogue passionné.
Jonathan, quand as-tu commencé la boxe ?
Jonathan Garel : J’ai commencé la savate boxe française à 18 ans, en banlieue, dans le 78, à Bois-d’Arcy, dans un club loisir.
Progressant rapidement, j’ai participé à mes premières compétitions départementales, où l’opposition se fait à la touche. Au début, je voulais surtout tester mon niveau. Mais très vite, le défi m’a plu, j’ai alors décidé de monter d’un cran et d’essayer le combat (où l’on recherche l’efficacité des coups, avec possibilité de KO).
Petit à petit, et au début parallèlement à mes études en fac de sport à Nanterre, j’ai fait des rencontres, notamment avec mon entraineur actuel Jean-Pierre Masdoua, entraineur de l’ESC boxing club de Colombes, qui a fait émerger plusieurs grands champions. L’année suivante, j’ai gagné tous mes combats et suis devenu champion de France Élite B (qui est la dernière étape avant le plus haut niveau de la discipline, les Élites A). 10 ans plus tard, j’ai atteint le titre de champion de France élie A, ce qui m’a permis d’entrer en équipe de France et de participer aux championnats du monde en Bulgarie, pour finalement gagner le titre, le 18 octobre dernier lors de la finale qui se déroulait en Bretagne.
Quelles émotions as-tu ressenties en remportant ce titre ?
J.G. : Je m’étais bien préparé à ce combat en analysant la boxe de mon adversaire, que je connaissais déjà et que j’avais déjà battu lors de notre premier affrontement. Avec mes coachs, nous avons donc élaboré
un « game plan » adapté à son style. Arrivé le jour J, je me sentais très bien, car j’avais fait la meilleure préparation possible, aussi bien sur le plan physique que mental. J’étais donc très confiant pour cette finale, que j’ai remportée haut la main.
Cette victoire m’a apporté beaucoup de satisfaction : c’est l’aboutissement de nombreuses années de travail et de persévérance. Aujourd’hui, je me sens fier et apaisé d’avoir atteint mon objectif.
Depuis quand enseignes-tu la boxe française au Centre Paris Anim’ Rébeval ?
J. G. : J’enseigne à Rébeval depuis environ sept ans. J’ai commencé avec les enfants et les adolescent·es, et aujourd’hui j’ai également des cours pour adultes.
Quel sens est-ce que ça a, pour toi, d’enseigner la boxe ?
J. G. : L’enseignement est pour moi la base de notre société. C’est un vrai plaisir de transmettre mes connaissances, mon parcours et toutes les valeurs que j’ai apprises à travers ma passion : le travail, l’abnégation, le respect des autres et de soi-même.
Aujourd’hui, le contact humain se perd, et je pense réellement qu’inciter les élèves à pratiquer la boxe renforce le rapport à l’autre et la confiance en soi.
La boxe semble être un sport individuel, mais la notion collective est très présente. Pour progresser, il faut de bons partenaires d’entraînement, qui parfois se sacrifient pour faire progresser les autres.
On développe aussi la bienveillance et l’humilité, car la boxe est un sport de contact où l’on peut se faire mal. S’adapter au niveau de chacun est donc essentiel à la bonne cohésion du groupe et à une progression homogène.
En quoi le sport a-t-il contribué à ta construction personnelle ?
J. G. : Ce sport a énormément contribué à ma construction personnelle, car il présente de nombreuses similitudes avec la vie de tous les jours. Transposer le travail effectué lors des compétitions à la vie quotidienne donne une vraie force intérieure.
Le fait d’être capable de monter sur un ring pour boxer face à un adversaire que l’on ne connaît pas, devant un public, permet par exemple de relativiser lorsqu’on rencontre les contraintes et difficultés du quotidien.
En boxe, il est impossible de tricher : c’est un sport exigeant qui développe l’humilité et le respect envers ceux qui le pratiquent, car on est conscient des enjeux et des risques qu’il comporte.
Enfin, sur le plan professionnel, le statut d’athlète de haut niveau ouvre l’accès à de nombreux concours : c’est donc un véritable tremplin professionnel.
Pour conclure j’aimerais partager deux citations que j’affectionne et qui parle bien de mon rapport à la boxe :
« J’ai échoué encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi j’ai réussi. « Michael Jordan
« Seul l’arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c’est dans cette lutte que ses racines, mises à l’épreuve, se fortifient. » Sénèque





