Ce dimanche 23 avril, le Mouvement associatif, coordination nationale représentant près de la moitié des associations françaises, a publié une tribune dans le Journal de dimanche, afin de dénoncer une remise en cause préoccupante des libertés associatives. Un texte signé par déjà 129 signataires, dont le Président de la Fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement, Jean-Marc Roirant.
Pourquoi cette tribune ?
Le 5 avril dernier, lors d’une audition sénatoriale au cours de laquelle il était interrogé sur les critiques formulées par la Ligue des droits de l’homme quant au mode d’intervention des forces de l’ordre à Sainte-Soline, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, annonçait sa volonté de voir réexaminées les subventions accordées à l’association historique. Ces propos soutenus par la Première ministre, ont choqué dans le monde associatif et au-delà.
Cette tribune est donc une manière collective et forte d’alerter sur le contexte actuel, qui permet une fragilisation progressive et continue des libertés et de l’indépendance des associations.
Fragilisation des financements des associations
Les associations constituent des modes d’organisation de la société civile : elles portent une parole et une action collectives nécessaires au débat public et à la démocratie. Toutefois, depuis la promulgation de la loi confortant le respect des principes de la République et ses dispositions relatives au Contrat d’engagement républicain (CER), les motifs de dissolution d’association ont été élargis et les contrôle de financement renforcés. Ainsi, pour certaines associations (cf Alternatiba Poitiers), ces derniers ont été suspendus, au cours des derniers mois, au prétexte que le CER n’était pas respecté. Souvent, c’est bien davantage une différence de vision politique qui est en cause. Ainsi, le rapport entre administrations et associations se déséquilibre, au détriment de ces dernières qui travaillent désormais dans un climat de crainte de suspension de leurs financements.
« Il est de la responsabilité du Gouvernement aujourd’hui, de cesser les amalgames et d’affirmer haut et fort, en mots et en actes, que les libertés associatives sont au cœur de notre pacte démocratique. Nous appelons également tous ceux et toutes celles qui en savent toute l’importance, et notamment les élus territoriaux qui construisent au quotidien avec les associations, à se mobiliser pour elles. » (extrait de la tribune)