A l’occasion de la Journée mondiale du bénévolat, notre fédération vous propose de découvrir le portrait d’Odile, bénévole pour Lire & faire lire, un programme qui prône le lien intergénérationnel autour du partage du plaisir de la lecture.
Odile, quelles ont été tes motivations pour rejoindre Lire et faire lire en tant que bénévole ?
Odile : Je fais du bénévolat depuis pas mal de temps, c’est un peu une tradition familiale ! Au cours de ma vie, et à travers différentes associations, je me suis beaucoup engagée pour l’accompagnement des jeunes et l’accès à la culture. Il m’a donc semblé naturel de poursuivre mon engagement une fois à la retraite.
Ce qui m’a vraiment attirée à Lire & faire lire, c’est de pouvoir proposer des séances de lecture à un public d’enfants. C’est un âge crucial pour l’éveil, la curiosité, la construction de l’esprit critique… Aussi, en dehors des considérations économiques, il est évident qu’il y a de vraies inégalités dans le domaine de la culture, et Lire & faire lire contribue à les atténuer.
Quant à la Ligue de l’enseignement, j’en avais souvent entendu parler, c’est pourquoi je me suis tournée vers cette association.
Quelles sont tes missions en tant que bénévole ?
Odile : J’ai deux grandes missions pour Lire & faire lire. Je réalise d’abord des lectures à voix haute à des enfants de maternelle. Un après-midi par semaine, je les reçois dans l’école par petits groupes de 4 à 6 enfants. C’est une routine bien installée, pour eux comme pour moi !
Je donne aussi du temps au secrétariat bénévole deux à trois jours par semaine. Dans ce cadre, je fais plutôt de la gestion administrative : inscriptions, convocations, gestion de conventions, j’accompagne aussi les autres bénévoles dans leurs propres parcours.
Ce sont des missions très différentes, mais toutes les deux très utiles à l’association.
Qu’est ce que ça t’apporte d’être bénévole ?
Odile : D’abord, beaucoup de plaisir ! Au fil de l’année, il y a une grande proximité qui se crée avec les enfants. On se croise, on se reconnaît, ils me racontent leurs petites histoires et ils me font parfois rire. J’aime le fait qu’ils soient souvent si directs dans leur propos et je sens que la séance est un plaisir pour eux. Ils ont une sincérité désarmante : parfois ils connaissent déjà l’histoire que je leur lis, mais ils la vivent comme si c’était la première fois qu’ils la découvraient ! C’est très beau.
C’est aussi très valorisant de voir les enfants évoluer. L’engagement bénévole se fait sur une année scolaire, et on les voit vraiment s’épanouir et progresser au fil des mois. Ils se concentrent mieux, comprennent plus facilement… Avec mes groupes de grande section, j’ai un petit rituel : au début de chaque séance, je leur fais écrire leur nom sur un cahier : leur écriture devient de plus en plus appliquée au fur et à mesure de l’année, eux-mêmes ont la fierté de s’en rendre compte.
Il y a aussi tous les « à côtés » : la fédération de Paris de la Ligue de l’enseignement propose de nombreuses formations, et des sorties culturelles dans le cadre de Lire & faire lire. Ça contribue à nourrir notre pratique.
Comment se déroule une séance de lecture ?
Odile : Lors de chaque séance, j’arrive avec trois livres que je propose aux enfants. Comme ils sont par petits groupes, je les laisse choisir lequel ils veulent découvrir en premier. Pour eux, c’est l’occasion de discuter, d’argumenter… et les votes sont aussi un bon prétexte pour s’entrainer à compter !
Ensuite, je leur lis le livre : c’est une vraie séance de lecture, c’est-à-dire que je lis strictement le texte. Ça permet aux enfants de s’habituer au rythme et à la structure des ph
rases, à un vocabulaire éventuellement plus complexe, moins utilisé à l’oral… Bien sûr, je leur montre les images, et ils font le lien avec ce qu’ils viennent d’entendre.
Les histoires les font par ailleurs beaucoup réagir, et les livres permettent des digressions sur tout un tas de sujets. Les enfants s’expriment !
En quoi consistent les formations Lire & faire lire ?
Odile : Il y a d’abord des formations techniques : lecture à voix haut, gestion de groupe… On apprend vraiment beaucoup et c’est très utile pour les lectures.
On a aussi des réunions d’échanges de pratiques et des réunions de secteurs entre bénévoles, ce qui est précieux pour savoir ce qui marche bien ou moins bien, avoir des retours sur des livres qui ont été appréciés…
Nous sont enfin proposés des ateliers thématiques pour explorer des sujets précis (la poésie, l’humour, l’art, la tolérance…) ainsi que des sorties culturelles. Accompagnées d’un guide, elles sont toujours organisées à hauteur d’enfants afin que cela puisse nourrir nos pratiques.
Lire & faire lire est un programme qui met en relation des seniors et des enfants. Quelle est ton expérience de l’intergénérationnel en tant que bénévole ?
Odile : C’est un procédé vraiment intéressant. Au-delà du fait que Lire & faire lire réclame une grande régularité qui est surtout accessible aux personnes retraitées, il y a un vraie relation qui nait, basée précisément sur l’intergénérationnel. Nous, bénévoles, sommes plus âgées que les professeur·es des écoles. Cela crée une relation différente, un lien émotionnel basé sur le fait qu’on a l’âge d’être leur grand-parent. Les enfants aiment bien nous raconter leurs petites histoires du quotidien. Ils s’y retrouvent et nous aussi !
En tant que bénévole, tu donnes beaucoup de temps. Quel est ton rapport au don ?
Odile : L’engagement associatif est très important. J’ai eu une vie confortable, et être bénévole, pour moi, c’est une vraie façon de contribuer. Les associations sont là pour soutenir la société, de façon désintéressée. C’est ce que je fais avec Lire & faire lire.
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