Dans le cadre de la grande mobilisation en faveur des associations à l’appel du Mouvement Associatif, nous vous proposons de découvrir – tout au long de la semaine – des associations de notre réseau. Quelles missions pour les associations ? Quelles nécessités couvrent-elles ? Comment fonctionnent-elles ? Quelles sont leurs difficultés ? Aujourd’hui rencontre avec Agathe Nadimi, présidente et fondatrice des Midis du MIE.
Comment sont nés les Midis du MIE ?
Agathe Nadimi : Les Midis du MIE (Mineurs Isolés Exilés) ont été créés en 2016, à un moment où les camps de rue étaient très importants à Paris dans les quartiers Jaurès et Stalingrad. Parmi les personnes qui y vivaient, se trouvaient de nombreux adolescent·es isolé·es, sans personne pour les encourager ou les guider dans leurs démarches. Cette situation dramatique m’a poussé à agir et c’est par cette démarche citoyenne que sont nés les Midis du MIE.
Quelles sont les missions de l’association ?
Agathe N. : Jusqu’en 2023, nous proposions des repas, presque tous les midis, en semaine, dans le Jardin Pali Kao (20e arrondissement). Cette proposition complétait un accompagnement auprès du dispositif d’évaluation de minorités, de cours de français, etc.
Nous avons eu plusieurs lieux prêtés pour y faire de l’hébergement collectif, de l’accueil de jour. Puis, en 2024, d’anciens jardins de la ville de Paris nous ont été mis à disposition dans le 13e arrondissement. S’y trouvaient un espace repos, une cafétéria, un vestiaire. Nous y donnions aussi des des cours : langues, géographie, arts, yoga… Deux à trois soirs par semaine nous y proposions enfin des repas, dans l’esprit « cantine ». Quand on vit à la rue, ce qui est le cas des 90% des jeunes que nous accueillons, ça n’a pas de prix de manger un repas chaud en intérieur.
Nous proposons également des sorties sportives et culturelles tout au long de l’année.
Comment fonctionne votre association ?
Agathe N. : Notre association repose sur l’engagement d’une trentaine de bénévoles. Chaque année, nous faisons par ailleurs appel à des volontaires en Service Civique, dont l’investissement sur plusieurs mois est particulièrement précieux pour nous.
Du côté des financements, nous fonctionnons uniquement grâce aux dons ponctuels de particuliers.
Un souvenir que vous aimeriez partager ?
Agathe N. : Je me souviens de beaucoup de situations dramatiques et de chacun des nombreux jeunes à la rue qui viennent demander de l’aide : à manger, un sac de couchage, ou qui nous appellent au secours… Mais il y a aussi de très beaux moments dans lesquels nous parvenons à remplir cette mission qui nous tient à cœur : celle d’apporter de la douceur et de la bienveillance à ces jeunes qui ont vécu des parcours si difficiles. Je me souviens ainsi de fêtes de Noël, de moments de danse, de nombreuses sorties joyeuses en base de loisirs, au parc des princes… Ce serait vraiment trop difficile de citer un seul moment !
Une grande mobilisation se prépare le samedi 11 octobre. Le mot d’ordre « ça ne tient plus ». Pouvez-vous nous parler des difficultés rencontrées par les Midis du MIE ?
Agathe N. : Nous avons récemment perdu notre local, ce qui a remis en cause toute notre activité d’accueil de jour. Ca a été un évènement très difficile à vivre : pour les jeunes qui le fréquentaient et pour l’association elle-même.
Le manque de financements constitue également un vrai sujet : uniquement composée de bénévoles, notre association n’est pas tellement en mesure de constituer des dossiers de financement, ou de faire de la veille. C’est trop lourd pour nous. Or, nous avons cruellement besoin de ressources.
Un souhait pour le futur des associations ?
Agathe N. : Notre premier souhait serait d’être davantage reconnu·es par les institutions publiques. Nous sommes des citoyen·nes, nous nous engageons pour la solidarité et notre action est essentielle. Être reconnu·es et soutenu·es pour tout cela serait un premier pas formidable.
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